marque automobile DS
Les marques française souffrent d'un déficit d'image, l'arrivée de DS pourrait changer la donne.

 

C’est un paradoxe : la France est un des berceaux de l’automobile mais n’est aujourd’hui que le 11e pays producteur dans le monde*. Principal problème à l’international : les marques françaises souffrent d’un déficit d’image par rapport à leurs concurrents.

C’est d’autant plus dommage que ce n’est pas un problème de savoir-faire ou de lacunes technologiques. Loin de là. Les voitures françaises sont très bien notées. L’exemple du palmarès fiabilité (voiture ayant le moins de pannes) de l’ADAC (sérieux organisme automobile allemand) en atteste. Les voitures françaises occupent les avant-postes. Les plateformes de Peugeot (EMP2) et de Renault son costauds et fiables. Paradoxalement, les marques françaises se trainent encore cette image de voitures peu fiables, de mauvaise qualité.

Le souci vient peut-être de ce que les constructeurs français font avec leurs voitures, comment ils les mettent en avant et comment ils valorisent ce savoir-faire. En France et à l’étranger. Quelques exemples criants : la Peugeot RCZ n’a rien à envier à une Audi TT. Pourtant elle se vend mal. La Renault Laguna a des atouts de choix comme les 4 roues directrices. Pourtant elle se vend mal. Citroën avait lancé la C6 qui était une berline de haut niveau, très poussée côté technologique. Sa production a été arrêtée, elle n’a pas de successeur. Conséquence : un déficit de crédibilité sur le haut de gamme et de grosses difficultés pour vendre sur la planète entière.

L’attachement aux marques françaises

Une étude TNS Sofres publiée en mai 2014 montre que les Français sont moins attachés que par le passé aux marques françaises. Ils sont ainsi 46% en 2014 contre 51% en 2013 et 52% en 2012. C’est encore plus prononcé pour les acheteurs de voitures d’occasion qui sont seulement 44% à témoigner d’un attachement à une marque française.

Comme les données et les enquêtes d’opinions sont toujours très relatives, une autre étude, menée cette fois par l’Argus, sur 5670 personnes interrogées, 56 % des automobilistes ont l’intention d’acheter un véhicule de marque française (65% des femmes et 54 % des hommes interrogés).

Pourquoi les Français achètent français ?

L’étude Argus évoque ainsi « les progrès réalisés par les constructeurs français en termes de design et de qualité qui ont semble-t-il trouvé de l’écho auprès d’une clientèle qui recherche également le meilleur rapport qualité/prix. » Selon celle de TNS Sofres, l’achat d’une voiture de marque française est dicté en priorité par le patriotisme économique (58%). Cet indicateur est en baisse mais reste le premier. Vient ensuite la Sécurité (37%), partant du principe que c’est plus rassurant d’acheter français qu’une marque moins connue. Pour 20%, c’est le style des voitures françaises qui intéresse, chiffre également en baisse sur cette dernière étude. 14% achètent français pour le rapport qualité-prix, 11% par habitude et 5% pour les performances individuelles qui seraient meilleures sur les voitures françaises.

En 2015, voici la répartition des ventes par marque en France et la hausse par rapport à 2014 :

  • PSA Peugeot Citroën : 558 715 voitures vendues (+4,2%)
    • Peugeot : 327 393 (+7,3%)
    • Citroën : 201 065 (+0,8%)
    • DS : 30 257 (-4,7%)
  • Groupe Renault : 479 945 (+5,2%)
    • Renault : 382 504 (+8,1%)
    • Dacia : 97 441 (-5%)
  • Total groupes français : 1 039 901 (+4,6%)
  • Total groupes étrangers : 877 329 (+9,4%)

Pourquoi les Français n’achètent pas français ? La délocalisation en ligne de mire

L’étude donne quelques explications à cette baisse : la délocalisation des lieux de production par exemple. C’est un sujet récurrent de l’actualité et le départ des marques pour fabriquer à l’étranger fait baisser ce patriotisme économique qui est remis en question. Les Français sont d’ailleurs plus enclins (74%) à acheter une voiture étrangère fabriquée en France que l’inverse.

Quels sont les modèles fabriqués en France ?

C’est le fameux Made in France, cher à certains hommes politiques. Plusieurs modèles des marques françaises sont fabriqués dans l’Hexagone. Pour Citroen, c’est par exemple le cas de la DS3 et la C3 (Poissy), la C4 et la DS4 (Mulhouse), la C5 et C5 Tourer à Rennes, la DS5 à Sochaux.

Chez Peugeot, le 2008 se fabrique à Mulhouse ; la nouvelle 308, la 308 CC, le 3008 et le 5008 sont assemblés à Sochaux ; la 508, 508 SW et 508 RXH et le coupé 407 sont produits à Rennes ; Poissy fabrique la 208.

Pour la marque Renault, son modèle le plus vendu, la Clio (la 3 puis maintenant la 4), est fabriqué dans les Yvelines, à Flins, tout comme la Zoé. Le Kangoo est assemblé à Maubeuge, la Laguna et l’Espace sont fabriqués à Sandouville, le Scenic à Douai.

Des modèles françaises fabriqués à l’étranger

Coté Citroën, le C3 Picasso est fabriqué à Bratislava en Slovaquie ; la C1 est assemblée en République tchèque ; les Citroën C4 Picasso et Berlingo sont fabriqués en Espagne, à Vigo ; le Nemo est fabriqué à Bursa en Turquie. Quant au C-Crosser, il vient carrément du Japon !

Pour les modèles Peugeot, la 207 était aussi fabriquée en Slovaquie, à Trnava. Le coupé sportif Peugeot RCZ est assemblé en Autriche à Graz. Les Bipper Tepee viennent de Turquie, les Partner Tepee d’Espagne, la 107 est fabriquée en République tchèque. Le 4007 vient du Japon.

Pour Renault, plusieurs modèles sont fabriqués en Espagne : la Mégane à Palencia, la Modus à Valladolid. La Fluence est fabriquée en Turquie à Bursa. La Twingo, la Wind, la Clio II sont fabriquées en Slovénie. Celles qui viennent du plus loin sont la Latitude et le Koleos, fabriqués en Corée du Sud.

L’ensemble de la gamme Dacia est produit en Roumanie, à Pitesti : Sandrero, Logan, Duster. Cette usine fabrique aussi le Renault Symbol.

Une mauvaise image à l’étranger

A l’étranger, l’image des marques françaises est médiocre. C’est en tout cas ce qu’indique l’éenquête annuelle menée par le groupe allemand Motor Presse auprès de 204 000 lecteurs de magazines automobiles dans 15 pays (dont la France). L’étude classe les marques selon différents critères. Et ce n’est pas glorieux pour les marques françaises, surtout vu depuis l’étranger.

La fiabilité :

  • Vue par les Français
    • 11e – Dacia
    • 13e – Citroen
    • 14e – Peugeot
    • 16e – Renault

Vu de l’étranger, c’est moins glorieux : les Allemands placent les voitures françaises dans le dernier quart, en Pologne, elles sont carrément aux trois dernières places. Chez les Espagnols, Renault est la meilleure des marques et se place seulement 17e. Encore une fois, c’est Dacia qui dispose de la meilleure image en se classant 11e. Tout un paradoxe. En Chine, Citroen est 9e sur 13, Peugeot 12e. Au Brésil, Renault est 10e sur 13, Peugeot et Citroen respectivement 12e et 13e.

La finition

  • Vue par les Français
    • 9e – Peugeot
    • 10e – Citroen
    • 12e – Renault

De l’étranger, les marques françaises sont juste dans la moyenne, sauf en Espagne.

Qualité / Prix

  • Vue par les Français
    • 1er – Dacia
    • 2e – Peugeot
    • 3e – Citroen
    • 4e – Renault

Vu de l’étranger, c’est un peu mieux que sur les autres critères. Sur le rapport qualité prix, Citroen est 1er en Espagne, Dacia est 2e en Allemagne et en Pologne.

Sécurité

  • Vue par les Français
    • 5e – Renault
    • 6e – Citroen
    • 7e – Peugeot

Ecologie

  • Vue par les Français
    • 2e – Renault
    • 3e – Peugeot

Lectures complémentaires et vidéo :

*http://www.datacar.com/classement-des-pays-producteurs-dautomobiles-la-france-gagne-une-place-en-2015/


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